Le « strip… quoi » ?
Le strip till s’envisage notamment dès lors que le semis direct ne permet pas de réaliser un lit de semence suffisamment émietté, ou de bénéficier d’un sol suffisamment réchauffé au printemps. Il permet la conservation de l’humidité dans des sols peu profonds et séchants (non-exposition de l’inter-rang d’où une plus faible évaporation). Largement pratiqué par les américains depuis 20 ans, il connaît un intérêt croissant en France. En effet celui-ci épargne plusieurs passages d’outils (en un seul passage, on retrouve une fissuration, un émiettement et un rappuyage pour une préparation optimale du lit de semences). En conséquence, des économies de puissance, de carburant, et d’usure sont réalisées. Par ailleurs, un tube de descente placé derrière la dent permet l’incorporation d’un engrais localisé sous la raie de semis (économie de 20 à 30%). Il permet également la diminution du risque d’érosion et l’augmentation de la vie biologique du sol grâce au maintien des résidus dans l’inter-rang.
La possibilité de régler l’inter-rang en fonction des cultures à implanter, et de faire varier les pièces travaillantes permet d’optimiser les résultats. Tous les strip-till ne se ressemblent pas, il faut trouver la combinaison d'éléments adaptés à tel ou tel sol, il doit donc être possible de faire varier l’équipement sur le bâti de l’appareil (enlever le coutre circulaire avant en présence de cailloux, remplacer la dent par un disque pour travailler plus superficiellement sur un deuxième passage, rotoherses arrière, disques crénelés ou gaufrés, dent droite ou courbée, dent plus ou moins fine, …) afin d’obtenir le meilleur résultat.Utilisation du strip till
Le passage du strip till peut se réaliser en combiné avec le semoir ou en décomposé. Selon Victor Leforestier de la société Sly France (Stripcat) : « il faut choisir entre économies directes ou agronomie ». La seconde solution semble être la plus appropriée, d’autant plus que l’ajout d’un semoir exige davantage de puissance (bien que le strip till soit peu tirant) et crée un porte à faux important. En outre, l’utilisation du strip till se réalise à des vitesses de 8 à 10 km/h contre 6 - 7 km/h pour le semoir. Un passage de strip till 3 semaines avant le semis n’empêche pas de retrouver aisément ses traces. Le GPS n'est pas indispensable, notamment avec un outil porté (en traîné le semoir suit le tracteur), en laissant les bras d'attelage libres en latéral, le semoir a tendance à se replacer naturellement dans la zone travaillée par le strip till (expérience vécue). Dans un sol léger, le passage de l’outil se réalisera 3 jours avant les semis de printemps afin de laisser la terre blanchir. Il est néanmoins important de réaliser un passage de glyphosate assez tôt pour que le réseau racinaire se fragilise, auquel cas le semis pourrait être gêné (en particulier avec du RG).Strip till de printemps, d’automne…
- Terres à labourer à l'automne (+ de 30 à 40% d’argile) = strip till d'automne sur sol ressuyé, butte assez prononcée et grosses mottes (le gel et dégel les affineront). Effectuer un second passage au même endroit 3 semaines avant le semis.
- Terres à labourer au printemps (sable/limons) = strip till de printemps, travail plus fin.
Conditions d’utilisation
Puissance requise |
25 à 30 ch / rang |
Profondeur de travail |
15 à 30 cm |
Vitesse |
6 à 12 km / h |
Débit de chantier (4 rangs à 7 km/h) |
1,7 ha / h |
Coût de l’outil (4 rangs) : |
8000 à 13 500 € (toutes options). |
Le strip till a été utilisé pour l’implantation du maïs sur les plateformes d’essai consacrées aux techniques sans labour, à Virey et aux Isles Bardel. La seconde plateforme comporte un sol peu profond et caillouteux.